Voici un mois déjà depuis mon dernier post ici. Depuis nous avons fini notre voyage sur la Great Ocean Road qui reste un excellent souvenir, quelque chose à voir pour quiconque vient vers Melbourne. Nous sommes ensuite revenus à Mount Macedon, chez Leesa et Geoff (prononcé Jeff). Ici nous nous occupons de poser les filets pour protéger des oiseaux. Nous sommes ici dans leur maison de campagne à laquelle ils se rendent les weekends depuis Melbourne.


Nous travaillons le weekend ensemble, puis Mathieu, Léo et Paulin retournent chez Scott pour les vendanges. Ici, Geoff et Leesa m'ont proposé de rester pour surveiller car il faut rôder matin et soir pour chasser les oiseaux pris au piège dans les filets. Cela leur évite d'avoir à revenir tous les deux jours et cela m'évite d'aller où je dois me rendre, à savoir dans une auberge à Melbourne avec ce virus qui commence à frapper.


Je reste donc ici et passe un peu plus d'une semaine seul. Les débuts sont un peu difficiles puisque j'ai été les 7 derniers mois en compagnie jours et nuits de mes amis de voyage. Le vide se fait ressentir. Après quelques jours un peu déphasé, je reprends un rythme normal et je travaille sur notre projet de site que nous poursuivons avec Mathieu.


La famille vient me rendre visite les weekends au début, puis vient s'installer ici de plus en plus. Les écoles ferment et leurs enfants Morgen et Hunter n'ont plus cours qu'en ligne. Quant à Geoff et Leesa, travaillant dans le secteur médical ils continuent à travailler 3 ou 4 jours par semaine et sont ici le reste du temps.


La maison reprends son agitation normale et le temps passe plus vite. Nous faisons ensuite les vendanges sur deux jours épuisants. Le premier, sous une pluie battante, nous harnachons la machine à filets sur le tracteur et nous passons la journée dans le froid de la pluie et du vent à retirer les filets. Le fait de les retirer n'est pas très compliqué en soi, mais les conditions le sont. Nous ne sentons plus nos doigts mais devons toujours manipuler de très nombreuses fois de barres métalliques, et ce bras géant nous permettant d'enrouler ces filets.


Le lendemain, une armada de vietnamiens vient nous prêter main forte pour effectuer la récolte. Un camion à livré l'avant-veille 26 palettes que nous allons remplir de raisins. Un balai se met alors en place, entre les récoltants avec leurs seaux, nous amenons ceux pleins au tracteur, les vidons et devons leur rendre pour qu'ils puissent continuer à récolter sans interruption. Nous faisons cela 10 heures durant et y arrivons enfin, courbaturés et tous bien fatigués. Le compte est là. 25 caisses remplies soit environ 12 tonnes de raisin. Un tiers de rouge et deux tiers de blanc, cela donnera du Chardonnay pétillant.


Le lendemain nous effectuons un trajet jusqu'à la cave accompagnant le camion pour transporter les caisses qu'il n'a pas eu la place de prendre.


De manière générale, tout se passe bien. Je suis extrêmement content et chanceux d'être dans cette situation dans laquelle je peux aider et être utile sans trop ressentir les effets de l'isolation due au covid. Je sais que la situation est bien plus compliquée en France, et aussi pour les voyageurs qui se retrouvent bloqués sans travail et devant toujours payer leur loyer. Je peux travailler en intérieur lorsque cela est nécessaire, sortir quand j'en ressens le besoin. J'alterne entre des périodes avec la famille et des périodes seul ce qui me permet également de découvrir de nouvelles activités comme la méditation ou la lecture (enfin presque, je ne lis toujours pas, mais plus précisément j'écoute des livres audios).


En espérant que ce virus et cette quarantaine se termine bientôt !


À Macedon, le 7 Avril 2020