Nous arrivons dans la première ferme pour laquelle nous allons travailler et nous ne connaissons pas encore le mode de fonctionnement, est-ce que le travail va être facile ou difficile ? est-ce que les employeurs sont honnêtes ou vont essayer de nous rouler dans la farine ? ... autant de questions que nous nous posons sans réponses pour l'instant. Il s'agit d'une ferme produisant des olives. Nous savons qu'il y aurait environ 3 jours de travail ici puis 2/3 semaines de travail au moins dans la seconde ferme.


Nous sommes accueillis par Shane après moultes recherches, de l'entrée de la ferme. Et oui, ici les routes sont longues de centaines de kilomètres difficile d'indiquer précisément un endroit ! Il nous rejoint avec son "ute" (4x4 utilitaire) et nous le suivons avec nos voitures dans le grand parc qu'est la ferme. Il nous conduit à des pré-fabriqués qui seront notre habitation pour les 3/4 jours à venir pour 8$/jour et par personne. Ce n'est pas très propre, ici la terre rouge envahit et salit tout, les sols, les voitures, les habits...


Nous rencontrons Rikes qui est notre colocataire. Il a 60 ans, vient d'Afrique du Sud et vit ici depuis environ 7 mois. Les weekends, il va rejoindre sa femme à 60km de là. Il va faire quelques courses à Gingin (ville la plus proche à environ 40km) et nous en profitons pour sauter dans sa voiture pour aller acheter quelques vivres. Il nous raconte son passé de mineur en Afrique du Sud et à quel point ce pays est devenu dangereux. La nuit tombe, nous nous préparons notre nouveau plat qui sera désormais notre habitude, des pâtes.


Nous décidons de dormir dans nos tentes avec Loic et Mathieu puisque nous y avons toutes nos affaires et que la nuit précédente c'était bien passée. Au milieu de la nuit je choisi de plier la mienne et d'aller m'installer dans notre habitation à cause du vent qui souffle de plus en plus fort. Je ne souhaite pas prendre le risque de casser ma tente si tôt !


Nous attaquons le travail le lendemain matin à 7h. Il s'agit du "dam". Un barrage littéralement, ou plutôt une grande réserve d'eau, un grand trou dans le sol, au milieu des oliviers, de 25.000 mètres cubes (si j'ai bien compris ?). Cette réserve d'eau permettra de tenir 2 jours d'irrigation des oliviers au plus chaud de l'été. Un liner noir est disposé au sol pour retenir l'eau. Cependant, pour l'instant cette réserve est vide, à sec. L'objectif de notre travail est d'aller dans cette réserve et d'en retirer toute la terre, boue et poussière afin de pouvoir la remplir d'eau relativement propre.


C'est un enfer, un tracteur fait des allers retours, mais ne peut venir que d'un côté pour ne pas endommager le liner. Nous faisons donc des allers-retours avec des brouettes de terre que nous remplissons à la pelle. La terre bien sèche est légère est s'évacue bien. La terre au centre, au point le plus bas est humide et gorgée d'eau. Les pelles sont lourdes et les brouettes aussi, surtout sous ce soleil de plomb. Heureusement que nous ne sommes pas en été et que ce n'est que pour trois jours ! La terre est remplie de grosses araignées noires qui fuient par dizaines à chaque coup de pelle (clin d'oeil à Hélène qui n'aurait certainement pas apprécié ce travail). Des centaines de mouches sont omniprésentes et nous forcent à travailler avec des filets sur le visage.


Nous travaillons entre 7 et 10 heures par jour et Shane est arrangeant avec nos horaires. Nous repartons bien fatigués mais avec normalement un peu plus de 600$ en poche chacun. Shane nous présente enfin la machine servant pour la récolte. Il s'agit d'un immense bâtiment roulant à 1 million de dollars qui se conduit à 3 personnes et fait passer les oliviers dans des rouleaux, comme un lavage automatique pour voitures. C'est vraiment quelqu'un de bien, et il nous invite à passer voir la récolte si nous sommes dans les alentours lors de la saison (entre Avril et Août).


Nous sommes attendus de pied ferme dans la seconde oliveraie par Tina qui demande quand est-ce que nous arriverons depuis près d'une semaine déjà. Ce que nous ne savions pas c'est que la seconde ferme se trouve à 250km d'ici ! La notion de distance est vraiment différente ici en Australie.